A la Havane, il faut s'installer dans une décapotable, aller faire un tour sur le Malécon, profiter des palais délabrés et rêver de ces années de faste, humer l'air de la mer du Golfe, aller prendre en mojito en écotant de la musique, se laisser porter et aller dans cette ville pleine de tendresse.
Magnifique ces voitures de collection, nous en avons plein les yeux.
La Havane, c’est une ville de tous les paradoxes, se côtoient luxe et délabrement. En dépit que depuis plus de 50 ans elle se délabre et s’étiole, elle se fait ronger par la moiteur tropicale et les décennies de pénuries, elle garde sont élégance et le souvenir de son faste, de sa grandeur, de sa beauté, quel doux mélange.
A la Havane il faut se promener sans guide, le nez en l'air. Jeter un coup d’œil dans les patios, pousser une porte, admirer les façades, découvrir les perspectives. C'est immense et toutes les rues regorgent de merveilles architecturales baroques, néo-classique et art nouveau. C'est un véritable musée à ciel ouvert.
Il faut savoir s'abstraire de l'état général de délabrement pour imaginer les choses dans leur état originel. Le témoignage des quelques endroits réhabilités dans le centre historique y aide puissamment. La profusion d'objets architecturaux intéressants est proprement hallucinante.
Pour les habaneros, la vie est rude, ils doivent jouer de la débrouille, du bricolage, du rafistolage, ce sont des réparateurs de génie capables de redonner vie à ce que les sociétés de consommation jetteraient. A chaque coin de rue on invente des petits métiers comme réparateurs de parapluies, fabricants de balais, remplisseurs de briques jetables,....."dans un autre pays on les jette quand il n'y a plus de gaz. Ici on fait un petit trou, on rempli et on rebouche avec une tête d'épingle" Tous ces articles ne sont pas disponibles dans le commerce ou alors à des prix exorbitants.
Les petits métiers de rue pour arrondir les fins de mois. Les cubains ont souvent deux métiers, un infirmier à l'hopital sera taxi avec un bibis-taxis qu'il partagera avec un frère. Aujourd’hui les cartes de rationnement existent toujours pour une grande partie de la population, les salariés sont ceux de l’état, les salaires dérisoires, les entreprises appartiennent à l’Etat, les richesses pour la plus grande partie sont réparties, redistribuées. Cette société est si contrôlée par ce Parti Unique depuis plus d’un demi siècle qu'ils ne peuvent vivre sans la débrouille.
On vit dans la rue, on fait griller un cochon sur un trottoir, on voit un cours de gymnastique sur le Prado, on entend dans une cours des musiciens répéter ou des danseurs s’entrainer, entre deux fenêtres on voit des élèves studieux entassés. La musique est là aussi partout, discrète, spontanée, improvisée, elle enchante les oreilles. Mélange de percussions africaines et guitares espagnoles, accompagnées de chanteurs et surtout de sourires. Certains groupes nous ont émus énormément.
Ils sont terriblement accueillants, Ils rêvent et donneraient leur chemise ou leur dîner simplement par amitié.