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18 mars 2010 4 18 /03 /mars /2010 20:41

 

Rêves d enfance

 

Pourquoi écrire tout ceci : Maurice, mon Père était un vrai amoureux de la mer. Il est né en 1921 en Bretagne. Le paysage est planté: son rêve et ses goûts : la mer, la mer, les vagues, nager, plonger, la mer et les potes !!

Il est partit l’année de mes 17 ans hélas j’ai encore l’impression que je ne connaissais que très peu de choses de lui, de sa vie. Alors c’est décidé, même si finalement cela n’intéressera que …personne, mes enfants eux un jour, retrouveront ces messages.

 

Tout petit, avec mon frère Patrick nous passions une partie de nos vacances d'été le cul sur le bateau de notre père (très à l’humidité à cette époque). Bien sûr les bateaux étaient en bois, humides, gîtards, étroits, inconfortables, avec des voiles en coton donc très lourdes à manier et ma mère, n’ayant qu’un goût limité pour cette atmosphère (humide, dure et quelquefois ronfleuse selon les équipiers) quittait régulièrement le bord pour une chambre à l’hôtel.

Je me rappel à La Trinité vers 1955/60 : IL N'Y AVAIT PAS DE PORT ! Margilic, Dadin (bateau de Monsieur Cointreau), Armen et les autres étaient sur bouées dans le chenal et le soir, chez « la mère Lerouzic » mon père jouait au poker en pariant la chambre d'hôtel avec cette merveilleuse patronne d'hôtel,…les temps ont changé !!! pas si sûr… , les enjeux sont différents.

Apres avoir été très petit le mousse sur «l'Aventurier» je passe équipier assidu sur Ster Wenn I puis Armen, merveilleux régatier que mon Père avait acheté au commandant Pichard (ancien commandant des Abeilles du Havre, et fin régatier). Ce bateau a eu un fort beau palmarès de course. Puis Maurice fit construire un plan Cornu de 10 ,50m, Ster Wenn II avec un arrière canoë, chez Rameau à Etel (chantier qui existe toujours et fait de véritables bijoux en aménagement intérieur de bateau !!)….. (encore une belle tradition familiale perpétué). Le bateau navigua vers la Mer du Nord, les côtes Irlandaise et l’Atlantique puis la Méditerranée, pour faire un peu plaisir à «Bichette», ma Mère. Enfin Maurice vendra Ster Wenn II et fera construire Ster Wenn III : un Ketch, plan cornu de 15.75 m à Breskens chez Meusen; Jean-Michel Barreault en serra le parrain. Cette année, Maurice eu raison de bien profiter de ce beau bateau blanc en teck avec un mat en spruce, soigneusement choisi en Birmanie, et son accastillage «très moderne». Nous emmènerons Ster Wenn III de Hollande aux Baléares après la semaine de Cowes bien entendu. C’était l'année où le «Torre Canion» (pétrolier) s’était échoué sur les côtes bretonnes (1965), je m’en souviens trop bien ….. Je voulais absolument être à bord pour la descente de Cowes à l’île de Ré, mais comme je venais de subir une ostéosynthèse avec greffe de tibia (suite a une très mauvaise chute en ski lors d une compétition) je n’étais pas dans les meilleurs conditions physiques. Imaginez le gars Didier avec un plâtre lui montant jusqu’au haut d’une cuisse et un autre sur le tibia droit le tout enveloppé dans des sacs en plastic pour lutter contre l’humidité. La très vilaine météo ….  rendit malade comme un chien le gars : moralité mon père me débarqua sur le quai de Camaret. (coin très pratique pour rentrer chez soi en Touraine).

Entre temps, en dehors de l’autorité parentale et surtout paternelle je faisais mes premières armes personnelles avec un «Mousse» nommé «Rivoire et Carré» dériveur de l’architecte Eugène Cornu. Imaginez cet homme d’une carrure exceptionnelle et cul de jatte, je l’ai vu lors des essaies de Ster Wenn III se déplacer sur le pont à la force des bras, c était extraordinaire de volonté, nous avions l'impression qu'il se déplaçait sans aucune difficulté avec une telle agilité,….leçon !! Bref de régates en régates: championnats de France (à l’époque il y en avait dans cette série, et oui), je suis passé au Finn (il en fallait des muscles !) puis le 505, merveille des merveilles, quels souvenirs de sensations, de subtilité que le 505 (il était en acajou et les jours de ponçage, vernissage et revernissage et re-ponçage: c’était bien beau!

Quelques temps plus tard j’ai eu la chance de naviguer avec la famille Leguilloux (Nicolas de Nantes) sur leur 5.50 mètres, série olympique de l'époque.

Début 1972 la vie active, la vie tout court, la rencontre avec Chantal à Verbier (j'étais encore tout juste sortie de plâtres aux jambes et assurais sur un véloski, pour limiter les dégâts)

Nous achetons notre premier bateau de croisière en 1974 en un week-end sur un pari (genre: et si on …) avec mon copain Léon rencontré lors de soirées mémorables. C'était un Cognac nommé Men Skey, acheté à Alain Petit Etienne (coureur de grand large), que nous laissons à La Rochelle puis Antibes (Camille y fera ses premières armes). Ma meilleure équipière devint bien vite Chantal, qui, au départ, aimait plutôt la marche, la montagne et le bon plancher des vaches (elle a encore des progrès à faire en plongée !!).

Les années professionnelles et la vie ont fait que nous avons vendu le Cognac après l'avoir promèné de l’Atlantique à la Méditerranée. Ensuite nous avons loué des bateaux un peu partout: en Atlantique (à recommander Crouesty location), en Grèce, Yougoslavie, Turquie… sur les bateaux des bons copains, Jean Farnarier avec qui nous n’avons que des souvenirs magiques ou encore son frère Vincent aux Antilles, il était incontournable…..

 

Et puis, un jour, encore un bon copain, KIKI m’annonce l’achat d’un Cigale 16 au Marin (Martinique). Mon sang ne fait qu’un tour, il me restait des millages Air France et je suis donc parti avec lui voir son nouveau bébé. Petits punchs obligent lors de l’achat d’un bateau et moi un peu jaloux, nous sommes dans son cockpit, au Marin avec le vendeur et les Balossier (si vous passez au Marin ne les ratez pas il a un chantier et connaît très bien les bateaux en aluminium). Juste à côté, un ovni 455: «ça tu vois Christian, c’est le bateau de mes rêves, le 4/4 des mers, c’est vraiment trop cher pour moi»! Le propriétaire (homme d’une parole et d’une hospitalité rare) me fit une offre de vente sur le champ à accepter dans les 36 heures…..à des conditions en rapport avec les vapeurs du punch (le lendemain il l’a peut être regretté !!!!). C’est ainsi que nous acquis Sea Lance : ovni 455 acheté en 2001. Nous en avons bien profité pendant 2 ans aux Antilles. Nous avons traversé en 2003 avec Pascal, Josselin et François vers Antibes. Il nous fallait encore un peu de temps pour préparer notre nouveau projet : ce rêve d’un grand voyage en bateau à la rencontre des pays, des hommes, des couleurs, des musiques, des peintures …que de choses à découvrir. Nouveau projet, nouvelles envies …, nouvelle vie, pourvu que cette soif dure. Il nous fallu un peu préparer le bateau et faire de bonnes révisions et apprentissages moteur, électricité…médical.

 

Notre «nouveau projet »  est bien là. Une escapade en Antarctique pour affronter des mers fortes et un convoyage aux Seychelles de 6 500 miles ont confirmé à Chantal cette adhésion, le respect et sa méfiance de la mer, ses craintes et la sécurité. Elle est toujours conquise par ce départ et ne le fait pas pour faire plaisir à Didier. Nous vivons ensemble une nouvelle entreprise, aventure, expérience appelez cela comme vous voulez.

Et pour nos enfants et ceux que nous aimons à terre nous espérons qu’ils viendront souvent partager des moments avec nous.

 

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commentaires

S
<br /> Salut Didier,<br /> Jean-Sébastien Magne vient de m'envoyer le lien de votre Blog! le voyage par procuration commence pour moi, génial! et qui sait, peut-être qu'un jour nous viendrons vous faire un petit coucou là où<br /> vous vous trouverez, et vous présenter Ivan, arrivé de Sibérie depuis déjà deux ans.<br /> Bisous très affectueux à tous les deux!<br /> Sylvie et Yannick<br /> <br /> <br />
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