A POSTERIORI "LE TROP NUIT". Alors pour les vœux on va le faire mi long….
"On ne voit bien qu'avec lecœur, ce qui est important ne se voit pas, l'essentiel est invisible pour les yeux"! (Antoine de St. Ex-) Ah les vœux!! Certain trouvent cette vieille coutume une obligation rasoir, ce n'est pas le cas. N'est il pas sympa aussi de ne pas rester dans son trou, de continuer à se parler, à échanger, et ne serait ce qu’une fois l’an, avoir de vos nouvelles!!!!
Nouvelle année 2011 Mais non ne dites pas que c'est la mer uniquement qui fait s'interroger, on ne change pas comme cela …..ou si peu! Une nouvelle année. De plus en plus nous nous trouvons incapable de maîtriser la complexité et la richesse de notre environnement, nous avons créé notre propre insuffisance en construisant un monde de plus en plus complexe, dans la démence de la quantité;:vous voyez,le trop nuit.Ohlala ça délire à bord!!!! De retour en France, c'est le grand bonheur de pouvoir partager cette fin d’année avec sa famille au complet dans une Ile de Ré épurée de l’envahissement aoutien avec tous les abus qu’ il véhicule. Tout en nous refamiliarisant avec les bruits, les odeurs, les poussières,les vivre et les toucherpuisles jours passant,c'est fou de constater le désir et l'appelle permanent de notre élément habituel: la mer. La mer est d'une beauté ineffable que l'on ne cessera d'apprivoiseret surtout de respecter mais, hélas, (comme l’ écrivent nos amis de « BANIK »): notre chère "planète mer" n'est pas en très bonne santé. il faut vraiment que les mentalités changent, cela prend du temps et vous qui nous lisez, aidez nous à être tous des défenseurs de notre environnement marin. Dans notre monde , sur le bateau et ici sur notre Ile,nouscontinuons d'apprendreà écouter le silence que seuls les innombrables oiseaux viennent rompre . Nous faisons une cure de fruits de mer: des huitrescharnues et vertes, des moules, des coques, detoutes ces générosités de la mer là ou nous retrouvonsun peu le moyen denous protéger de notre système broyeur d'humanité. Ne voulant donc surtout pasfaillir à la traditionnelle expression :nous n’ avons même pas besoin « d’audace » (terme à la mode cette année dans les vœux) pour quela nouvelle année ne vous réserve que des bonnes choses et que celles-ci surtout ne vous procurent que du bonheur et de la sérénité,. ... SANTE, BONHEUR, JOIE, AMOUR, SERENITE POUR CETTE NOUVELLE ANNEE!!!
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Début Mars, retour en Australie où Sea Lance nous attends. Je vous rassure (s’il était besoin), le bateau était bien hors zone cyclonique (normalement….) et donc au sud de Brisbane et en dehors des épouvantables inondations que le pays a subit. Cette nouvelle saison (pour nous ) commence avec une « ENORME » difficulté de programmation: en effet la descendance Beauchene ayant choisi d’étendre le nombre d'héritier notre Julie nationale attend un petit garçon pourle mois de mai. Cela présume donc, vousvous en doutez, quelques retours en Europe surtout pour la grand mère, le grand père, lui, n'ayant pas d'autre choix que de garder le bateau, non?.quoique?.…Alors faire un programme de navigation devient bien complexe, mais, deux options, aujourd’hui sont « envisagées: La première serait de remonter la barrière de corail australienne puis, via un petit crochet sur la Papouasie (les Iles Louisiade), passage du détroit de Torres direction Darwin puis l'Indonésie, la Malaisie et pour terminer la Thaïlandeafin d'y passer les fêtes de fin d'année 2011 La seconde opion serait de naviguer le long de la grande barrière de corail puis direction Nouvelle Calédonie, les Fidji et descendre vers la Nouvelle Zélande pour repartir l'année d'après vers le Pacifique, la Polynésie, les Iles australes…..Hum, vaste programme!!!!!!
Le choix va être bien dur, le dilemme étant surtout l'immense difficulté de quitter ce merveilleux et fantastique Pacifique !!!!! Vous allez vite connaître notre choix!
Je viens d’assez longuement hésiter à continuer d’écrire sur le blog car parfois le doute me prends: n’est ce pas finalement indécent de se raconter au vu et au su de tous, mais, bon, je regrette tellement de n’avoir pas la chance de lire des écrits de mes parents et leur vécu que peut être ces quelques lignes feront plaisir à mes enfants au moins???
Après avoir passé un bon mois à Nouméa à partager la vie locale avec les amis ancrés là depuis..C’est avec un plaisir non dissimulé que Sea Lance a repris la mer direction Brisbane (Australie) pour une dernière traversée avant la fin de l’année 2010. Traversée « bouillonnante » dans une mer bien forte avec de magnifiques surf à 12 nœuds, la navigation pour ces 810 miles fut mené en 107 heures : qui prétend que les catamarans sont plus rapides que les monocoques ???
Petite mais très importante information pour les navigateurs qui arriveront par là: dans son livre « routes de grande croisière » Jimmy Cornell donne un point d’atterrissage au Sud Est de l’île Moreton (WP742=27°20’ S /153°30 E): cette passe est réellement à déconseiller par mauvais temps et dangereuse, avec en plus peu d’eau. Il est bien préférable de passer par le nord de l’île Moreton 26°56’19 S/153°20’6, ceci ne rallonge pas, est bien balisé alors pourquoi se priver d’un peu de tranquillité à l’atterrissage…….
Dés l’arrivée la douane, la quarantaine est là à nous accueillir avec beaucoup de gentillesse et de professionnalisme, sans exagérer leur mission, alors que les rumeurs de pontons à Nouméa décrivaient la douane comme une terrible horreur ; il est donc juste de franchement rectifier les médisances et de bien réhabiliter le très bon accueil de ces professionnels qui font avec compréhension et précision leur travail : tous ces contrôles n’ont même pas duré une heure !!!Qui dit mieux ??
Sea Lance va maintenant durant 2 semaines descendre doucement de mouillage en mouillage, derrière la barre de corail pour rejoindre « meridienmarina » où il sera nettoyé,pour pouvoir le retrouver vite vite début mars, en pleine santé pour de belles et nouvelles navigations : le projet suivant étant de se diriger doucement vers l’Indonésie, (via un petit crochet vers les Louisiade (Papouasie, Nouvelle guinée) puis la Malaisie et la Thaïlande. Là je crois qu’il y aura bien 2 saisons à y rester avec tous les pays environnant à visiter……
Allez, je vous souhaite donc de très bonnes et belles fêtes de fin d’année pendant que je vais quitter pour quelque mois mon bateau (sniff) mais retrouver avec joie enfants, petits enfants, amis et bonnes rigolades bien sur sans oublier les bonnes bouffes ..Parisiennes …et rhétaises !!!!!!
Après un mois à Nouméa où Didier a profité des plaisirs terrestres, des copains adorables, du cinéma, du théâtre, de la musique et de la vie à quai.... il a enfin repris la mer qui lui manquait. Didier (Didier M, qui avait fait la traversée du Vénézuela en Colombie ) est venu retrouver notre capt'aine pour traverser sur l'Australie où il hivernera le bateau.
Le salon Nautique de Paris en Décembre l'appele et surtout ses enfants.
"Nous sommes partis le dimanche 7 novembre à 5H30 du matin (heure Locale) La distance est de 790 NM et nous pensons arriver jeudi en fin de matinée à la passe. après il restera une trentaine de mn à remonter jusqu'au quai de quarantaine de Rivergate Marina de Brisbane. Belle traversée ! " Didier
Jeudi Sea Lance est en Australie!!!!
Brisbane 16H15 atteint en 107 heures et 810 Nm parcourus/27°26/153°06 E Nous sommes allée au quai de quarantaine et en moins d’une heure tous les papiers étaient faits, tous les produits frais comme la viande (même sous cellophane), certains fromages (un camembert de chèvre), les légumes frais… il nous ont tout laissé, et touché à aucune conserves! rien de bien anormal, au contraire, très courtois et pas inquisiteur: comme quoi, il faut se méfier des bruits de ponton concernant Brisbane! Et l’Australie ! Nous avons pu avoir une place dans la petite marina, mais là il n’y a vraiment rien de rien à faire sinon se coucher tôt et récupère. Demain est un autre jour! Voila les douaniers ont été très étonnes de notre rapidité de navigation, nous aussi!! CELA FAIT TOUT DROLE D ARRIVER DANS UNE RIVIERE TRES TRES INDUSTRIALISEE AVEC DES CARGOS PARTOUT!!!! Après une bonne nuit réparatrice nous allons partir en goguette faire quelques achats de bouffe avant de repartir naviguer doucement derrière la barrière de corail de mouillage en mouillage pour rejoindre "meridienmarina » plus au sud ou je sortirai Sea Lance de l’eau avant le retour en France
Coté visite dans cette traversée, nous avons vu deux cargos dont un contact vhf sur route de collision et un voilier à notre bâbord à environ 3 milles de nous qui se dirige vers Brisbane Pour les contacts radio j’ai tous les jours Pata…. ce qui est fort sympa, un petit mail de Caram.. qui trouve que je vais aussi vite qu’un cata ! Et les autres .. et puis le groupe entrainé par Camina…. A 18 Heure=26.36 S/155.20 E
Didier
MercrediActuellement il est 13h30 Pm et il nous reste 144 Nm pour la passe ;vitesse entre 7.5 et 8.5 avec un vent de 20/22 Nd et une mer toujours assez agitée.On a bien foncé!!! Didier
MardiJ’ai bien reçu ce matin le petit message iridium, veinarde que vas tu voir au théâtre?? Oui la mer est encore agitée mais les derniers 24 heures nous avons encore fait 195 Nm. Ce matin à 8h30 nous sommes à 195 Nm de l'approche de Brisbane, sacrée performance quand même depuis le depart!!25°54 S /156°45 E . Didier
Lundi "heureusement que la mer devait se calmer parce que .... Qu’est ce que ce serait!!! Toujours aussi forte, le vent assez constant encore 25/28 Nd avec des rafales à 32/35 et on avance toujours aussi bien : à 17 Heures /25°03 et /158°45.on est maintenant à 314 Nm de l'approche de Brisbane (après il restera environ 30 miles). Tout roule (c'est le cas de le dire)"? Didier
Dimanche soir" partis depuis 36 heures maintenant 275 milles parcourus: 23°54 S /161°48 E mer effectivement très formée et désordonnée: une bonne lessiveuse!!!!, vent 23/28 Nd E /SE Tous va bien, l'amarinage a été un peu dur mais petit à petit cela rentre dans l ordre. Pour la bouffe : c'est vraiment pas ça !!! Enfin on fait avec, nous ne sommes pas de bons cuisiniers !" Didier
OyesterBaie, merveilleux mouillage, dont j'ai déjà commencé à vous parle est un vrai trésor de surprise : il y a d'abord deux rivières qu’il faut remonter en dinghy pour aller se baigner dans un grand trou bleu pale d'eau douce, un régal absolue, mais ce mouillage c'est aussi un soir la chance d'assister à un concert de « watermusic » :une quinzaine de femmes de l'île de Gaua (dans les Banks plus au nord) sont venues faire de la musique en tapant avec leurs bras, leurs coudes et leurs mains dans l'eau jusqu au niveau de la taille, ceci étant très spectaculaire. Et puis, à Oyester baie, il y a aussi un charmant resort , avec un chapiteau de cirque où, chaque vendredi le propriétaire donne des cours de gym, équilibre et cirque à la population locale ainsi qu à tous ceux qui le désirent !!! Il vous apprendra très vite comment marcher sur vos mains, faire de l'équilibre sur une chaise ou même du trapèze…jongler... ! La navigation suivante mènera ,avec un fort vent de face à Ambae .C'est en arrivant là bas que nous constaterons que 3 torons d’ un hauban bâbord sont cassés…. Le gréement avait été entièrement révisé et vérifié en Nouvelle Zélande il y a 7 mois !Il va falloir composer et sécuriser ce bazar pour ne pas prendre le mat sur la tête …jusqu en Nouvelle Calédonie pour réparerdéfinitivement.
Apres avoir assiste a un déchargement spectaculaire d un bateau local flottant par on ne sait quel miracle…direction l îlede Pentecoste, où il faut aller porter un carton de livres scolaire à l ‘école secondaire ; hélas les enfants sont en vacances pour 8 jours c'est donc au professeur d ‘anglais, sortant de sa sièste, que le paquet sera remis. Pentecoste est essentiellement connue pour "le Saut du Gaul", l’un des rituels des plus spectaculaire et dangereux du Pacifique. A l’ époque de la maturité des ignames (avril/mai), période où les lianes ont atteint leur maximum de solidité, les hommes des lieux effectuent ce saut en mémoire de « Talmalie » victime de la ruse de sa femme ,mais aussi pour assurer une bonne récolte d’ignames l’année suivante. D’après la coutume, les hommes fécondent la terre en touchant le sol de leurs épaules. Ancêtre du saut à l ‘élastique, le premier saut fut celui de la femme de Tamalie qui refusant de consommer le mariage ,fut poursuivie par son mari.Voulant lui échapper, elle monta au sommet d’ un banian ,puis se jeta dans le vide au moment ou son mari allait l’ attraper. Tamalie la suivit ,mais se tua dans sa chute, alors qu’elle, les deux pieds attachés à des lianes, se releva sans mal . Tous les ans ,pour cette coutume réservé aux hommes de Bunlap, ils construisent autour d un grand arbre élagué une immense tour de lianes et de bois pouvant atteindre 35 mètres de haut….N'étant pas à la bonne époque pour le fameux saut ,des adorables enfants, montrant le chemin d'une belle cascade, s’ébattront sous la chute et donneront un concert privée d‘imitation de chants d'oiseaux !
Comme l’ écrit Le Clezio dans son vraiment merveilleux livre« RAGA »(au Seuil) ( à ne pas rater) ,qui est aussi le nom de l’île de Pentecote, il n’y pas en ces lieux de volcan à proprement parler ; une légende explique pourquoi les volcans sont présents à Ambrym (notre prochaine escale), et absents de Raga. Il y a très longtemps ,deux vieillards irascibles habitaient chacun d ‘un coté du détroit. Un jour, le vieillard de Raga lança un tison enflammé à son rival : "tiens , ainsi tu n ‘auras plus jamais froid" L’autre, en réponse, lacha une fumée vivante sur Raga : "tiens pour te tenir compagnie la nuit !" Depuis ce temps, les volcans brûlent à Ambrym, et les moustiques harcèlent les habitants de Raga.
L'île d’Ambrym, avec ses deux volcans constamment actifs, est avant tout « l'île noire » à cause de ses cendres volcaniques et à la magie noire empreinte de mystère. Dans les villages les coutumes anciennes revêtent une part importante de la vie de tous les jours. Nous y arriverons exactement à temps pour son festival d'art traditionnel : ici au Vanuatu comme dans plein d'îles du Pacifique, la colonisation et (leurs missionnaires) leur a apporté l'éducation, la religion, le respect de l'autre... mais aussi leur a interdit les pratiques ancestrales , les coutumes, les célébrations, leurs croyances, la mémoire de leur société ,de leurs traditions... Aujourd'hui, 30 ans après l'indépendance, ils recherchent a réaffirmer leurs racines ( mais bien plus que l'on ne pourrait y penser). Ces festivals servent à transmettre aux futures générations la tradition, à faire accepter qui ils sont, à être fier de leur culture et à vouloir la communiquer même avec beaucoup tabous, (tout cela en harmonie avec la société mondiale qui évolue). Ici bien peu de nos biens de consommation. Très peu d'électricité (par des panneaux solaires) des fours avec des pierres de lave que l'on chauffe en guise de résistance, pas de radio, pas ou peu d'hôpitaux (une infirmière, pas de dentiste), des habitations en petit groupe un peu comme des huttes du temps des gaulois, certaines avec un peu de tôles ondulées, des toits de feuilles de palmiers...des pièces communes où l'on dort sur des nattes. La communauté dans les villages est une chose importante, on partage tout (ou presque …).
Alors comme il me restait une batterie 12 volt je l ai offerteau chef du village qui nous recevait, un pot Canadien a donné les câbles électriques pour relier aux panneaux solaires, nous avons offert de vieux bouts pour attacher les vaches, aidé un vieux chef de village Johnson à vendreson pain aux autres bateaux ( il y en avait une 20 ene)
Ce festival a 8 ans et commence à être bien apprécié et connu des navigateurs. Et puis les choses se faisant, les échanges de parole, d'écoute, de questions, de conseil.... ,je me suis permis de demander a « Joachim » comment ils portaient et installaient l'étui pénien ou nambas (costume durant leurs danses). Ce dernier, voulant me remercier de la batterie me proposa de danser avec eux le lendemain habillé traditionnellement comme eux (c'est à dire presque nu). Cette proposition est un immense honneur, tout particulièrement pour la danse du « ROM ». C'est la danse la plus impressionnante, suivie d'un sacrifice de cochons en offrande. Les magnifiques masques fabriqués pour cette occasion sont immédiatement détruits pour que les esprits ne puissent pas hanter les danseurs (heureusement…) C'est donc avec un très réel honneur qu’ il m'ont admis « dans la maison des hommes » (interdit et tabou aux femmes) d ‘y revêtir l'étui pénien puis d'avoir reçu, en offrande, par les autres chefs, des feuilles odorantes, décoratives autour de la ceinture, des pigments, écorces et liens : chaque feuille étant ,normalement payé au chef. Mais, dans le respect de leurs traditions et afin de ne pas aborder des sujets tabous je ne vous dirai pas plus sur « cette maison des hommes » !Après que Johakim m'ai proposé d'être initié à la danse d'ouverture du festival, dès les premières danses, me voici donc au milieu des indigènes ( on imagine le spectacle). D’ un tel honneur, personne ne s'en est offusqué car c'était la décision des chefs, quelques filles locales ont bien gloussé, quelques touristes un peu jaloux ont râlé pour leurs photos mais auraient il osés ??. Ce qui était extraordinaire est d ‘avoir pu partager cette journée qui sera vraiment un moment inoubliable de partage et de communion avec eux pour moi. A la fin de la journée ils m'on remercié de les avoir honorés, c'est le monde à l'envers, et offert une sculpture faite par eux, sur cette île.
Nous repartons, prudemment vers Port Villa, pour un bon ravitaillement (le réfrigérateur est vide, voir ce qui est possible pour consolider le hauban jusqu'en Nouvelle Calédonie (ou je le changerai). Nous naviguerons avec les bastaques et des drisses pour solidifier le mat (par petit temps c'est OK mais par gros temps il faudra faire le dos rond….De plus le moteur fait quelques caprice du genre :je ne veux plus démarrer quand je suis chaud !Alors ,après réflexions ,interrogations …j'ai change le filtre de gasoil (contenant à ma grande surprise des traces de bactéries) et bien sur un peu d ‘eau ; tout semble de ce coté retrouver son énergie passée :vive la brise pigeot !Pour ce qui est du gréement il faudra quitter les lieux avec une météo clémente ,ce qui fut fait :la traversée jusqu’ a la Nouvelle Caledonie fut « délicieuse et sans soucis !
Voilà de retour à la société de consommation cela me permets tout de même de vous donner les dernières nouvelles avant de repartir dans …quelques temps vers l Australie !
Parti de Port Vila (la capitale) après un sérieux ravitaillement la premièreescale n’a pas été loin.: Havannah. Cela nous a permis de contourner la pointe de l’ile réputée pour être agitée; un gros clapot dans tous les sens, un courant important en sens inverse du vent et de la marrée, des vagues inattendues par leurs tailles, leurs forces et leur effets de surprises et une mer très inconfortable nousa bien secoué. La soirée se passera dans un mouillage paisible, loin du tumulte de ses dernières journées ou le pays fêtait le 30 eme anniversaire de son indépendance: pétards, feux d’artifices nombreux et répétitifs (et vous savez combien je déteste..mauvais souvenir d’Amazone!), musique pendant 3 jours jusqu’ à 6 heures du matin, danses …etc en un mot :l a fête avec toute sa joie et sa bonhommie!
Lendemain, direction l’île de Epi, 65 milles fait très rapidement avec une belle brise de 20 /25 nœuds portante . Il nous faudra à peine 8 heures pour rejoindre le très joli mouillage de Lamen Bay. L’eau y est très transparente sur un fond de sable noir (couleur de la lave…), le mouillage y est excellent. A peine la tête sous l’eau en dessous du bateau , deux très grosses tortues passent paisiblement à quatre mètres de nous. Autre particularité de cette baie, c’est le domaine des « DUGONGS » gros mammifère marin, appelés aussi « veau de mer » c’est une sorte de Lamentin de couleur claire, ils sont d’une totale passivité, se baladent tout doucement un peu comme les paresseux de la classe, àtel point qu’ il faut être attentif avec les annexes pour ne pas risquer de les heurter avec les moteurs!
Il y a plusieurs villages l’un avec une école ou l’on apprendleFrançais etune autre ou l’on apprend l’anglais (reste de colonisation!) La chose est commune dans ces îles où les deux cultures sontenseignées et les deux langues parlées, les parents généralement font le choix d’avoir des enfants dans les écoles anglaises et dans les écoles française, empruntes de la colonisation…Sur la plage un gîte « restaurant » à qui nous confirons une grosse caisse pleine de livres scolaires destinés a l’île voisine de Puama. Un des professeurs en prendra possession ce weekend car il viennent de l’île de Puama pour participer à une course de pirogue!.Il y a deux caisses comme cela à bord de Sea Lance pleine de bouquins pour des écoles; c’est une jeune femme de New Zélande, Rowena Baines qui a crée ce projet via l’association VEO: les livres sont collectés via toute la New Zélande et transportés par les « yachtes » dans les ilesspécifiées aux départ. Nous avons chargée ces caisses depuis Opua : n’est-ce pas une belle idée? Cette associacion a été crée depuis maintenant 3 ans ,c est plus de 100 caisses qui ont ainsi étés offertes dans des endroits isolés et sans ressources! Moyen merveilleux de rencontrer la population locale, les enfants, les instits, les chefs de village …je vous raconterai la prochaine école..
Lendemain direction Malakula Island sud , au milieu du corail ULIVEO Island est perdue au milieu du corail (il faut un peu zigzaguer entre les patates pour accéder au mouillage, mieux vaut ne pas renter ici de nuit!!.Là le village est encore plus isolé et dans un dépouillement comme je n’aurais pas imaginé; nous sommes vraiment 200 ou 300ans dans le passé. Ici tous semblent heureux, ils mangent le manioque, le tarro, les bananes plantin (mélangé en « laplap ») et tout ce qui pousse (facilement vu l’humidité ambiante), les vaches cochons chèvres … sont excellents, les chauves souris délicieuses (oui oui ) Ils vivent de troc et vous réveillent au petit matin pour vous proposer des langoustes, qu’ ils vendent pour acheter les nécessités de base mais surtout( payer la scolarité des nombreux enfants; Si vous leur offrez un paquet de riz ,des piles pour leurs lampes (et pêcher la nuit les langoustes sur le montant du corail),des fournitures scolaires, un vieux short, des hameçons et du fil de pèche alors vous ferez des heureux!
Direction Port Sandwich: ce mouillage très bien abrité a mauvaise réputation car il est encore vivement déconseillé de s’y baigner en raison des requins tigres qui auraient régulièrement attaqués les nageurs. Nous nettoierons la carène du bateau dans un autre lieu peut être! J’apprendrai, par la suite qu’il y avait ici un petit abattoir, fermé depuis peu, rejetant le sang et des abats dans la mer …alors on s est quand même baigne !
Nous avons la chance d’arriver en pleines festivités: c’est le premier festival du 2 au 5 aout fêtant le :::anniversaire de l’arrivée du capitaine Cook dans cette baie. A l’époque, écrivait Cook, un millier de guerriers regardaient arriver l’homme blanc comme un esprit!.
Il faut savoir que les anciens organisent cette manifestation uniquement dans le but de perpétrer et transmettre les traditions aux plus jeunes. Leur grande crainte est que les nouvelles générations négligent et oublient par trop de modernisme, leurs valeurs. Ayant posé la question à de nombreux parents, cette motivation revient toujours, et ils ne font pas cela pour « le touriste » ou de l argent! Pourvu que cela dure!!!!!!
Afin defêter dignement cette commémoration, l’ami Michel, avec son voilier « Soupes8pipes » (cela ne s invente pas!),un Damien II est donc arrivé toutes voiles dehors jusqu’ au ras de la plage puis a débarqué, habillé avec la veste galonnée traditionnelle, le sabre (prête par lesautochtones) et son chien qu’ il a mimé d’offrir au chef comme l’avait fait le commandant Cook offrant deux gros chiens loup à l’époque!!!
Il faut que vous imaginiez cette scène ,car les locaux attendaient sur la plage le débarquement habillés (ou plutôt déshabillés) en costume local ,cul nu, la lance dans une main ou le casse tête dans l’autre !! spectaculaire et surtout vécu avec une énorme sincérité et bonhommie de toute part!
Je profitais de ces festivités pour offrir a la communauté, via le chef Fabrice, en respectant leurs règles et leurs structures coutumières, une batterie (que j avais stocké à bord lors de leurs remplacement en N.Z.) Le soir de la clôture de leurs commémoration, en guise de remerciement le chef m’a offert très solennellement son casse tète personnel qui m’assura-t-il avait certainement tué plus d’une centaine de cochons et autres vaches et chèvres…la scène avait une telle intensité que vous n’imaginez pas l’émotion que j’ai pu ressentir. Afin de partir en les saluant au son de la corne, ils m’ont aussi offert une conque que le sculpteur du village à percé à l’endroit ad hoc !!!!
Apres ce passage inoubliable dans cette baie le mouillage suivant était beaucoup plus sauvage et isolé derrière un petit ilot de corail . Un viel homme en pirogue est venu tourner autour du bateau me demandant si j’avais une ampoule pour remplacer la sienne qui était éclatée: je lui en ai donné une plus puissante mais il ne savait pas comment la monter, donc petit bricolage de deux fils soudés et le voila reparti heureux en chantant. Le même homme reviendra le lendemain matin apporter pamplemousses, mandarines et bananes! Il est vrai que la population ici n’a que très peu de choses et vie en autarcie mais en plus je ne pense pas avoir rencontré depuis «Antibes » autant de spontanéité , de vrai joie et désir timide de rencontre, simplement parler, pas quémander !!!!Une autre pirogue passera le matin, un couple à bord, ils partent à la pèche et repasseront le soir simplement nous saluer, parler, et nous offrir des fruits!!!!encore l’occasion de parler, d’échanger et de partager un moment tout simple et tout beau avec eux!
Etape suivante c’est Port Luganville pour y faire une peu de ravitaillement. le mouillage y est très inconfortable et rouleur, heureusement nous trouverons un abri sur un îlot en face, Aore!
C’est en ces lieux que l’armée américaine s’est débarrassé de tout le matériel de guerre (canons, camions, jeeps, munitions etc.) gisant par 2 mètres de fond prés de la plage…….. À la fin de la seconde guerre mondial : ce lieux est nommé bien sur« million dollars point!!!! »
Une beaucoup plus belle histoire est celle du paquebot COOLIDGE (adepte de plongée en bouteille c’est une visite à ne pas manquer.) Ce fabuleux paquebot de luxe réquisitionné pendant la guerre a coulé en sautant sur une mine, il y avait 5000 personnes à bord et grâce au valeureux capitaine qui choisi d’échouer son unité sur le corail , seul 2 périrent avec lui. C est une magnifique épave de 200 mètres de long gisant entre 30 et 70 mètres de profondeur. Les cales regorgent toujours du matériel, de véhicules de guerre, de munitions, de casques, de fusils qui hantent encore les coursives….
Bon il faut continuer la route et malgré qu’ il y ai eu un tremblement de terre dans l’île plus sud de Efaate, ainsi qu’ un tsunami annoncé, nous avons eu la chance de ne rien ressentir! Ces lieux sont quelque peu actifs!!
De mouillages en mouillages séparés seulement par quelques dizaines de miles nous arrivons à Oyster baie, considèrée comme un abri cyclonique et bien tranquille…malheureusement il y a une bonnes vingtaine de bateau (sic), là au mouillage, c est un rallie qui redescend vers la N.Z fin octobre!!! heureusement ils devraient partir dans 2 jours
Les calles du bateau n’étant plus trop pleine, le calme des lieux étant là, c’est l’occasionde fabriquer de la bière; Nous avions acheté en N.Z des boites (de la taille d’une conserve) pour fabriquer 20 litres de bière soit même. Avec de l’eau, du sucre et de la levure en mélangeant le tout dans un jerrican et en laissant fermenter une semaine (il faut attendre impatiemment 4 jours de fermentation puis se sera le remplissage des bouteilles en additionnant encore « un » cuillère de sucre par litre ce qui fait monter le degré d alcool) et laisserreposer encore une semaine!!!!!et oupsà votre Santé! Cette formule est extrêmement économique et surtout pratique, évitant de se trimballer des cannettesou bouteilles dont , en plus, les étiquettes sont souvent porteuses de « cafards » animal à proscrire sur un bateau .La chance veut que, vu les précautions régulièrement prises ainsi que les désinsectisations régulières, Sea Lance est (pour le moment )totalement dépourvu de ses visiteurs crasseux, seul un petit gecko a habité le bateau quelques jours puis a du disparaître dans les océans!
Préparation de la bierre
J’interromps ici ce petit récit de croisière afin de mettre quelques news sur le site si une connexion internet se présente!!!assez difficile ici même dans les ressorts de touristes les connections étant très lentes. Pour ce qui est plus de photos il faudra attendre le retour à Nouméa!
Les Vanuatu : ce nom m’évoquait une terre très inconnue et lointaine, sans richesse artificielle. D’après les amis navigateurs y étant déjà allés ,ces îles se méritent car la mer y est très souvent croisée et forte, de plus, pour en revenir vous devrez tirer des bord dans ce désordre avec des vents généralement entre 20 et 25 nœuds établis !
Ainsi la navigation depuis Lifou (Nouvelle Calédonie) fut agité mais
le plaisir de découvrir l ile au sud de Tana est une véritable récompense ou vous serez accueillis par des fruits et legumes offert en signe de bienvenu. L’atterrissage se fait à Port Resolution se trouvant sur la cote oppose a la « ville » principale (Lenacal) ou les papiers de douane et immigration doivent être fait :du village de Port Révolution ilfaut prendre un 4X4 et vous mettrez la journée, aller , retour, pour y accéder ,après être passe dans des chemins de terre scabreux et défoncés, puis au pied du volcan Yasur ,qui au passage vous saluera par un beau grondement. Petit conseil, prenez avec vous un petit coussin pour protéger votre arrière train des bosses du trajet car vous allez quand même sauter plus de 4 heures (en tout je vous rassure). Cette petite découverte vous donne réellement une belle image de ce que sont ces iles ,leur population rigolant tout le temps, faisant des kilomètres à pieds pour une partie de football, ou de se retrouver pour une fête de tribu :circoncisionpar exemple .Tous les enfants, ici, quelque soit leur religion, y ont droit et cela donne l occasion d une formidable réunion des tribus ,danses, cochons grillés
, laplap (chausson de légumes, manioc ,coco taro ..enveloppé dans une feuille de bananier)!Les hommes (seulement) sont conviés à la tradition du »cava »très réputé sur ces îles :il est vrai qu ici le cava est parfumé ,moins terreux qu au Fidji, mais beaucoup plus fort et pourtant il ne va pas vous anesthésier la totalité de la bouche ;cette cérémonie peut durer 2 heures ,dans un presque silence favorisant la communion des participants, personne ne parle trop fort sinon le chef peut tout annuler : en résumé une belle concentration dans vos pensées…non je ne délire pas .Ils vous convient sans aucune arrière pensée ,vous proposent même de les aider a préparer la fête, râper le taro le manioc devant leurs huttes en paille :ici pas de télé, pas de radio (même locale) mais de quoi manger ,tout pousse ,de l eau potable, beaucoup de bonheur .Des mon arrivée j ai retrouve ces notions simples et heureuse de vie de l Amazone. Je ne peux que recommander de lire (relire et méditer..) ce merveilleux livre « LE PAPALAGUI » qui vous relatera les étonnants propos de Touiavii ,chef de tribu, sur les hommes blancs….. !Et bien dans ces îles ,il y a encore des tribus ,des hommes ,qui nous regarde comme dans ce livre … ;allez je ne m étends pas sur notre mode de vie "européen" !
Retour aux sources,réflexions, recul, véritable motivation d'un tel voyage ?…
L'étape suivante sera l'île de Efate et Port Vila capital des Vanuatu : contraste ahurissant c'est une ville ou l'on trouve « pratiquement tout, et il semble que ce soit bien le seul endroit où il faut faire un vrai ravitaillement car les îles suivantes se promettent « sauvages". Donc cet arrêt permet de vous envoyer cette petite news car rnous retrouvons Internet et ce que certain appellent « la civilisation » ????…..
Le 20 Juillet.Bon Anniversaire Casimir(avec un peu de retard). Trois ans c'est très grand et tu nous impressionnes. Nous aurions trop voulu te voir souffler tes bougies en un coup..... Car tu les as certainement soufflées en UN coup …. " trop fort" !!! Nous n'avons pas pu t'appeler mardi car nous sommes allésmarcher jusqu'au cratère d'un volcan: le Yassur. Nous avons vu les fumerolles cracheren hauteur des flammèches incandescentes, et rouges de feu, nous l'avons entendu gronder avec des bruits de lave qui coulait sous la fumée(cela faisait beaucoup de bruit et c'était impressionnant), des nuages noirs de fuméesoufrés jaillissaient du cratère (et cela sentait fort et un peu mauvais). Souvent nous avons reculé car nousétions impressionnéspar ce grand trou béant vers le centre de la terre d’où trop de force s’en échappe, nous nous sommes sentis tout petits. Pour aller au Yassur nous avons traversé la forêten 4X4 (comme ton camion jaune TIGER), la routeétait défoncéeet nousétions secouéscomme des pruniers (Aie Aie Aie nos fesses !) Alors nous sommes arrivéstrop tard pour te souhaiter TON ANNIV. Le lendemain matin nous sommes partis avec Didoune dans le petit village de Port Résolution (trop tôt et tu n'étais pas encore rentré de l’école, dommage !). Nous sommes alléspréparer une fête pour 4 petits garçons (de 5 à 7 ans) de ce clan. Ilsétaient partis en brousse avec les papas et les hommes pendant un mois, tout seuls, pour vivre dans la brousse et pour apprendre à se débrouiller seuls, faire du feu, trouver à manger, dormir sous les arbres ou dans des cabanes, pour devenir de futurs hommes, solides, résistants, indépendants et débrouillards. Les chefs de la tribu ont commencé par la circoncision, c'est un rite et une coutume obligatoire pour tous les garçons des Vanuatu, ce n'est pas religieux ici. Cette fête c'était pour accueillir les garçons qui revenaient au village et tout le mondeétait maquillé bien déguisés. Nous avons mangé toute la journéeet les hommes sont aussi allé à la cérémonie du KAVA, c’est un peu comme fumer le calumet de là paix chez les indiens. Nous t'enverrons des photos. Ici sur le bateau de Didoune tout va bien, il marche bien, aujourd'hui nous avons fais 500 litres d'eau douce car nous n'en n’avions plus (en transformant l’eau de mer en eau douce bonne à boire). Casimir Chéri nous t'embrassons TRES TRESFORT et te serrons ENCORE PLUS FORT dans nos bras comme nous t'aimons. Je crois que tu as eu beaucoup de chance d'aller voir ta marraine à Aix. Mousse Mousse et ton Didoune
Nous avons repris la mer ce matin en direction de Port Villa sur l'Ile de Efate (160 miles)
De la Baie de Promy (avec un stop sur Lifou) nous sommes partis vers les Vanuatu. Et même si nous avons choisi une bonne météo eh bien ce n’était pas exactement ce que nous avions escompté. Nous sommes au près avec 25 à 30 nœuds de vent dans une mer hachée par des courants forts. Nuages, orages et grains nous tombent dessus, la lune ne viendra que 10 minutes pour nous accompagner et laisser place à une nuit bien noire. Tout pour être inconfortable (même si nous savons optimiser ces allures, si nous savons nous adapter aux mouvements du bateau et ses inconforts, si nous prenons notre mal en patience… ). Nous avons hâte d’arriver et de trouver le calme d’un mouillage abrité. Le long de la côte ouest très verdoyante, nous retrouvons ces ambiances sauvages et naturelles du Pacific, les palmeraies, la mer qui écume sur les récifs et les plages de sable blancs ou noirs. La présence d’un village par ses fumées. L’approche de Port Résolutio
n nous sort un peu des rythmes des quarts et excite nos sens sur l’attention, l’observation et les odeurs. Yassur le volcan nous crache quelques relents de fumées noires ainsi que ses odeurs de souffre. Les nuages sont bloqués au sommet et nous empêche de l’observer aux jumelles. Nous prenons vite le mouillage, rangeons un peu ce bateau salé et pégueux de la traversée pour retrouver le bien être de la vie à bord. Comme le village principal est sur la côte Est, nous allons au village saluer le responsable pour organiser un passage en 4X4, faire les formalités d’entrée. Nous sommes dimanche, les hommes jouent au foot, les femmes sont allongées sur les nattes avec les plus petits et nous font des signes de bienvenue. Les enfants nous entourent, des femmes nous apportent des fruits et des légumes et nous racontent en français et en anglais leur village. Déjà nous sommes invités dans trois jours à participer aux préparatifs et à la journée de cérémonie d’une circoncision de quatre garçons de 5 à 7 ans (Aux Vanuatu toutes les églises sont présentes et la circoncision est un devoir pour tous les garçons avant de devenir homme et n’a rien à voir avec la religion). Nous passons la journée du lendemain à traverser l’île, les enfants arrivent sur nous en criant, ils nous touchent les mains, parlent les quelques mots de français ou d’anglais appris à l’école, les jeunes sont en tenue de foot et marchent d’un village à l’autre (ils peuvent faire 4 heures aller retour simplement pour s’entrainer), les vieux s’approchent pour donner une information ou partager un mot, les femmes sourient beaucoup, sont joyeuses, timides, colorées. Un grand bien être.
La Halte à Nouméa c’est: les retrouvailles des biens de consommation, la vie pratique, la radio française et les batailles politique, les polémiques journalistiques… c’est aussi les grands débats sur le drapeau des indépendantistes Kanak et la venue de Fillon pour le lever du drapeau et les rappels des engagements de tous. C’est aussi les retrouvailles des amis en bateau qui ont fait les mêmes routes que nous, que nous recroisons, retrouvons ou rencontrons (depuis le temps que l’on entendait parler d’eaux !). C’est aussi toutes les merveilleuses adresses que vous nous avez données et vos amis qui nous ont accueillis et que nous avons rencontrés avec plaisir. Une fois encore comme le monde est petit et cela nous étonnera toujours. Alors Nouméa aura été une halte de rencontre avec ses deux entités Kanak et caldoche, avec une végétation endémique incroyable, avec un lagon gigantesque, poissonneux et corallien, avec une vie authentique dans les clans, une vie culturelle riche, des industries et une grande richesse : le nickel. Didier a été invité par Dominique à des répétitions de saxo, Chantal à des cours d’aquarelle, une visite avec Marie Jo des forêts sèches du Ouen Toro. Nous remettons vite pied aux contraintes citadines et avec plaisir. Il y a 200 millions d'années, la Nouvelle-Calédonie faisait partie du Gondwana. Il y a 80 millions d’années, une partie de ce continent s’est fragmentée pour donner naissance notamment à l'Australie et à cette terre privilégiée de Mélanésie qu'est la Nouvelle-Calédonie. La forêt sèche comprend 379 espèces dont 323 sont endémiques. Les arbres sont de taille modeste, le sous bois est dense. Toutes ces plantes sont parfaitement adaptées à la sécheresse. La forêt sèche est un habitat abritant des espèces uniques de vertébrés et d'insectes. Quel impact ont les espèces introduites comme le cerf sur le milieu forestier ? Héritière de la végétation du temps des dinosaures, La flore de Nouvelle-Calédonie est extraordinairement originale.
des Galapagos au Pacifique, nos modestes photos sous-marines. Nous allons devoir investir dans un meilleur appareil! Le pus beau corail aura été aux Fidji, les requins aux Galapagos et aux Touamotu, les raies aux San Blass et en Nouvelle Caledonie,
L'île des Pins, Baie de Gadji. Seuls au monde dans un vrai mouillage de rêve, le plus grand lagon du monde , 1600 km de barrière de corail, le nautile sur le tombant: un crustacé qui a 350 millions d’années, des pins colonnaires de l’époque des dinosaures, près de 560 espèces endémiques, uniquement sur le sol Calédonien….
La journée commence bien, Nico (Nicodème) que nous avons rencontréàKutodans le sud et qui nous a fait découvrir son île, vient chercher Didier en Zodiac pour aller faire une plongée (en fait deux). Entourés de patates, champignons calcaires, érodés par la mer et couronnés de pins colonnaires, la merverte turquoise, le bateau dans un mètre d'eau mais surtout seuls, seuls, pendant 10 jours. Nous allons explorer toutes ces plages sauvages, les tortues viennent évoluer près du bateau, soleil et vent nous entourent et nous rappellent que nous sommes en bateau (à marée basse nous nous échouons sur le sable en douceur). Nous sommes tout à fait sur un nuage et ravis d'avoir découvert cet endroit encore si sauvage et unique.
Rien n'a été oublié pour le capt'aine: il a reçu vos mails, des appels iridium des enfants, foie gras, cadeaux, BD de Chaboute" sur la pêche à la morue en Terre Neuve, "la Brousse en Folie" (de Bernard Berger) BD et stéréotype de la société Calédonienne, pour le luxe: un couteau à beurre en argent trouvé chez un broc de Russel en Nz...et une bourride faite de notre pêche. Le lendemain c’est sur la plage de Kuto, langoustes et bullines (escargots de terre qui sont aussi uniques de l’Ile des Pinsle "moussaillon"